jeudi 20 février 2014

Préparation de la PWC en Argentine

Depuis quelques jours nous vivons un cataclysme dans le milieu du parapente. Cela arrive à la suite des événements qui se sont produits lors de la super finale de la coupe du monde en janvier dernier au Brésil. Pour faire court, une des voiles présente sur cet événement a été contrôlée non conforme aux mesures données lors de l'homologation de ce modèle.

Depuis les 3 principales voiles du marché de la compétition ont été contrôlées et aucune des 3 ne sont conformes à la norme selon l'organisme de contrôle Air Turquoise basé en Suisse, mais pas pour les mêmes raisons ! Et là que de surprises.

Donc pour faire court, au risque de déplaire, mais c'est sans importance, on a :
- ENZO 2 de chez OZONE : non conforme car la voile contrôlée est différente dans sa conception intrinsèque de la voile de référence ; je crois que je ne retiendrai au final qu'une grosse déception de ce que ce fabriquant brillant est aller faire. Je ne me l'explique pas. A eux maintenant d'assumer leur responsabilité.

- ICEPEAK 7 PRO de chez Niviuk : voile non conforme car les suspentes ne sont plus dans le cadre de l'homologation ; mais qui est capable sur chaque événement de pouvoir s'assurer que ses suspentes sont dans la norme ? C'est quasiment mission impossible. Et c'est bien là que l'on comprends les limites de cette homologation et que l'on mesure ce qu'elle fait peser aux fabricants et aux pilotes. Mais c'est un autre débat.
Il y a aussi un problème d’élévateurs et là la situation n'est pas clair. En effet, mes élévateurs sont conformes à partir du moment où ils sont montés en 0 (ce qui bloque la course des élévateurs en butée des poulies) comme la voile qui a été homologuée et non en 8 qui permet de faire se chevaucher les élévateurs et donc de gagner en vitesse. Or mes élévateurs sont sous cette configuration au moment où j'ai reçu la voile livrée par le constructeur ; donc je ne m'explique par pourquoi la voile contrôlée est sous une configuration différente.

- BOOM 9 de chez GIN : là la voile est non homologuée car la voile reçu de la super finale n'avait pas les mêmes élévateurs que ceux de la voile de référence livrée lors de l'homologation par Air Turquoise. Concernant Air Turquoise, là aussi j'ai un goût amer. Je ne comprends pas non plus. Il y a des choses qui m'échappent. Homologuer une voile livrée avec des trims en respectant les préconisations du constructeur qui stipule de ne pas changer le trait sur le trim.... Je rêve, les bras m'en tombent, lorsque depuis 2 ans je me fais chier à passer des heures à mesurer mes suspentes dans mon garage avec les moyens du bord...pour être précis au mm près, et là on apprends qu'une voile passe l'homologation avec des trims !!!

Donc concernant la voile avec laquelle je vole actuellement, et avec laquelle je serais présent à la PWC en mars prochain en Argentine, j'en arrive aux conclusions suivantes :
- si les suspentes ont la bonne longueur, sans dérive, ce sera OK ; même problème qui était déjà d'actualité en 2013 ; rien de nouveau sur ce point là à ce jour ;
- utiliser les élévateurs d'origine qui ont été montés sur la voile de référence de l'homologation ; là aussi pas de soucis.

Je serai donc présent en coupe du monde dans très peu de temps. Mais par contre je crains le pire globalement pour notre activité pour cette saison 2014. Ce ne sont pas les meilleures conditions pour aborder une saison de compétition. En espérant que ce sera un mal pour un bien dans un futur proche ?

La position de la FFVL sur le sujet :

http://parapente.ffvl.fr/communique-ffvl-n3-relatif-aux-ailes-competition

Voici une nouvelle communication officielle
La FFVL prend acte des publications du laboratoire Air Turquoise (voir liens en bas de cette page) concernant l'expertise effectuée à la demande de la PWCA sur les voiles Enzo 2 M, IP 7 Pro 24 et Boomerang 9 M ayant volé à la Super Finale de la Coupe du Monde au Brésil en janvier 2014.
Considérant les conclusions de ces documents, ainsi que les différentes informations communiquées, à savoir :
Enzo2 M :
La voile expertisée est structurellement différente de la voile ayant servi à son homologation par Air Turquoise, elle n'est donc pas conforme à la version homologuée.
Toutes les Enzo 2 M produites présentant ces différences structurelles sont donc non homologuées.
Ozone a annoncé n'avoir produit que des Enzo 2 M identiques au modèle expertisé.
Icepeak 7 pro 24 :  
Le cheminement de la drisse d'accélérateur de l'Icepeak 7 pro 24 présentée diffère de celui de la voile de référence. Cette différence rend la voile non conforme au modèle homologué.
Toutes les Icepeak 7 pro 24 dans cette configuration de drisse d'accélérateur sont donc non homologuées. Ce montage, bien que rendant la voile non conforme, n’est pas à imputer au constructeur  mais est du seul fait des utilisateurs.
Niviuk annonce que les Icepeak 7 pro 24 sont toutes livrées dans la configuration ayant servi aux tests d'homologation.
Boomerang 9 M: 
Aucune différence notable de mesures entre la Boomerang 9 M et la voile de référence n’a été relevée. Cependant, au vu de la différence entre les élévateurs de la version de référence et ceux du modèle expertisé, des tests supplémentaires en vol sont nécessaires pour confirmer la conformité du modèle présenté.
Il n'y a donc aucune preuve de non conformité de la Boomerang 9 M.
 La FFVL déclare que :
- Les Enzo 2 M sont considérées comme non homologuées jusqu'à preuve du contraire et les résultats obtenus sur le circuit de compétition français par les pilotes équipés de cette voile sont annulés, conformément au communiqué du xx/02/2014
- La non conformité de l'Icepeak 7 pro 24 provient d'un montage de drisse d'accélérateur non conforme effectué  après la mise en circulation de la voile Le modèle lui-même n’est donc pas mis en cause. Seules les Icepeak 7 pro M  présentant la configuration de drisse d'accélérateur identique au modèle de référence sont homologuées, les autres ne le sont pas, sauf preuve du contraire.
- La Boomerang 9 M est homologuée, sauf preuve du contraire. 
La FFVL rappelle que la modification d'une voile ou de sa configuration, qu'elle soit individuelle ou industrielle, volontaire ou non, expose l'utilisateur à voler sous une aile ayant un comportement différent de celui évalué lors de l'homologation et à un risque de sanctions sportives.
La FFVL recommande aux constructeurs de communiquer auprès de leurs clients afin d'éviter toute prise de risque inutile.
La FFVL exprime ses regrets concernant cette affaire qui porte un vrai préjudice aux pilotes,  ainsi qu’à  la compétition, mais  ceci montre aussi les limites d’un système qu’elle s’emploie à faire évoluer.
Les rapports d'Air Turquoise sont disponibles ici :
La commission compétition

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