lundi 20 juillet 2015

PWC Portugal ; Bilan.

La semaine au Portugal peut être résumée en 2 partie : les 3 premiers jours de vol, exceptionnel, avec des conditions de rêve. Puis la 2ième partie...

Dès la 1ere manche on a tous compris que le niveau était très élevé. La 1ere manche de plus de 100 Km restera certainement un tournant dans ce type de compétition, où pendant tout le vol une grappe d'environ 80 pilotes reste soudée sans pouvoir se diviser jusqu'au plané final. C'était halucinant de se bagarrer aile contre aile dans chaque thermiques, jusqu'à la fin, comme si nous étions encore au start. Nerveusement cela a été compliqué à gérer.
Ensuite pour ma part je fini 23ième à la manche alors qu'au départ du glide final je suis dans le top 10 au sommet de la grappe. J'ai été très déçu de cette contre performance alors que je pensais avoir fait le plus dur.

Sur la 2ième manche il restera le superbe souvenir de l'arrivée au goal perché sur le lac ; ce moment a été splendide. Avant l'arrivée ? Une manche de débile, poulies contre poulies, dans les confluences de Montalegre, pendant 2h à fond sans respirer. Une course de planeur, une drôle d'expérience. Le point positif de ce vol de confluence, c'est l'expérience de vol que cela a apporté, que j'aurais préféré vivre hors course afin d'en apprécier chaque instants.

La 3ième manche, marquée par une erreur stupide de ma part. J’emplafonne de 10 mètres la limite autorisée à 3650m. Mon erreur ? Ne pas avoir analysé en temps réel que le seul thermique de la semaine qui montait à +7m/s me ferait monter plus vite que ceux à +3 ou 4m/s maxi rencontrés jusque là. Je n'ai pas imprimé cela mon cerveau et le temps de réagir et de comprendre, c'était trop tard. C'est pas grand chose 10m, mais c'est trop. Je perds 100 points ce jour là et 10 places au classement général. C'est bête de perdre si vite des places si dures à gagner en PWC.
Par contre j'applaudie des 2 mains le fait d'être sanctionné : il y a une règle, elle doit être appliquée et la sanction est normale et méritée. Par contre j'aurais apprécié que les autres règles soient contrôlées et sanctionnées de la même manière : je pense en particulier au contrôle du poids des pilotes et de leur sac : là c'est contrôle zéro ! Et au contrôle des voiles où on a vu le soir de la 2ième manche se faire contrôler des pilotes plus proche de la 100ième place que les meilleurs... Et que l'on me dise pas que le contrôle du poids des sacs des pilotes est compliqué, lorsque l'organisation était capable de nous contrôler au goal 3 fois : une fois posé, une fois pour monter dans le bus et une dernière fois dans le bus avant le départ ! Là pas de soucis de logistique.

Deuxième partie de la compétition : du vent, et des branches face au vent, et entre les 2 des éoliennes... Bref total sécurit !

Je souhaite surtout revenir sur la dernière manche, celle dont je parles dans le post précèdent et où je prends la décision d'aller me poser. J'ai pu lire que j'avais du mérite d'avoir pris cette décision en coupe du monde. Si c'était à refaire je le referais sans hésiter et je n'ai aucun mérite d'avoir pris cette décision ce jour là, nous sommes une petite dizaine à l'avoir fait. Et je laisse à chaque compétiteur d'apprécier ce qui lui semble bon pour lui. Après lorsque l'on regarde à quoi cela a servit, cela laisse encore plus songeur : 80% des pilotes se sont fait poser quelques Km plus loin ; et au final la manche ne sert à rien dans le classement final... Une prise de risque pour rien !
Mais là ou je suis critique, c'est qu'au retour au PC course l'organisation nous a reproché de ne pas avoir annoncé des niveaux 3. Facile ! Mais je n'ai pas le souvenir d'avoir vu des pilotes de milieu de tableau annoncer des niveaux 3 lors de PWC ou autre grosse compet et que leur annonce de niveau 3 ait pu avoir un quelconque effet dans la prise de décision de stopper une manche. C'est très hypocrite de nous laisser croire cela.
Et surtout là où je ne suis pas d'accord, c'est que le Directeur d'Epreuve qui possède une prévision météo précise lui annonçant un vent de 13 à 15 Km/h, et voyant qu'au final c'est plutôt 40 Km/h qu'il y a  en réel (car nos machines n’avançant presque plus, il doit bien se douter que l'on est pas debout sur les freins, mais plutôt sur le barreau...), pourquoi ne se dit-il pas que si la prévi est totalement différente, je prends la décision de stopper la manche au cas où (comme il le fait plus facilement devant un cunimb), car il sait pertinemment que personne n'annoncera de niveau 3.
Je reproche donc au DE dans ce genre de circonstance de laisser les pilotes maître de leur décision ; j'aurais applaudis des 2 mains un DE qui aurait la lucidité de stopper la manche, même si le niveau d'alerte n'est pas forcement exprimé en niveau 3, mais car il est clair que les conditions sont à la fois atypiques et dangereuses.

Dans tous les cas cela ne changera rien pour moi, car quelles que soient les circonstances de la compétition, je lutte pour rester le plus possible imperméable à l'effet de groupe (effet dont je me méfie, qui plus est en compétition, car cela peut être destructeur). Au-delà de ma limite personnelle, je lâche l'affaire sans aucun regret.

Au final je fini 56ième. C'est pas bon car je m’étais fixé un objectif bien plus performant. La saison est longue, et il y aura encore plein de beaux moments de course à vivre et à partager.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est une position qui à le mérite d'être claire. J'apprécie ton analyse.
Bravo pour cette décision.